mercredi 9 mars 2011

Lecture du moment : Le fait du prince








« Existe-t-il vacances plus profondes que de prendre congé de soi-même ? »
Baptiste Bordave voit mourir sur le seuil de sa porte un inconnu dont il décide de prendre l’identité.
Même âge, même aspect physique, mais le mort est riche, possède Jaguar, villa de luxe, épouse blonde et superbe… Devenu Olaf Sildur sans état d’âme, Baptiste espère couler des jours heureux à boire du champagne avec la veuve qui admet sa présence avec un naturel confondant.
Un conte moral (ou amoral, selon la lecture qu’on en fait) qu’il faut appréhender comme une sorte de fantasme universel, un conte de fées pour grandes personnes puisque le héros, de banal et commun, devient une sorte de maître du monde, de maître de son monde (richesse, ivresse, beauté…).
Maniant paradoxes, assertions et semi-vérités, Amélie Nothomb nous livre sa vision de l’utopie à deux où la liberté, le non faire et l’imprévisible sont rois, et le champagne le meilleur remède pour vivre heureux ! 


Déçu par Le château des Carpathes, j'ai eu envi de me tourner vers une valeur sûre. C'est ainsi que mon choix s'est porté vers Le fait du prince, un de ses rares ouvrages que je n'ai pas encore lu.

La situation rocambolesque est mise en place dès les premières pages et son style est toujours plaisant; après Jules Verne, c'est amplement suffisant.

Mise à jour du 10/03/2011:


Le fait du prince m'a convaincu, et cela n'a rien d'étonnant. En effet, hormis La métaphysique des tubes, j'ai vraiment apprécié le travail d'Amélie Nothomb.
Cet ouvrage pose un certains nombre de questions. Ne souhaiterions-nous pas changer de vie, repartir à zéro et quitter la monotonie de notre quotidien, pour vivre une aventure au jour le jour, une aventure faite de danger, de mystères et d'insouciance? Refuserais-je de laisser tomber ma condition d'employé de bureau solitaire, au profit de celle d'un riche suédois?
L'auteur m'a mainte fois prouvé qu'elle savait mettre en scène des situations originales et inattendues, empruntes de paranoïa et d'une certaine forme de naïveté.
Comment réagiriez-vous, si un parfait inconnu venait mourir chez vous?

De plus, au-delà de ces considérations, ce livre nous parle des vices et de la petitesse des bourgeoises, et aussi, chose intéressante étant donné que cela touche à un de mes domaines d'étude, il est question de l'art contemporain et de l'incompréhension qu'il suscite, incompréhension que je partage.

Je finirais par une petite citation faisant référence à notre au fait que chacun d'entre nous peut trouver sa voie, et que celle-ci peut être des plus inattendues.

Sigrid contemplait interminablement la blancheur et je croyais savoir à quoi elle pensait. Pour moi, ce blanc était celui de la page vierge que j'avais conquise.

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