mardi 16 novembre 2010

Lecture du moment :


Alors voila ma prochaine lecture. J'ai ce livre depuis le collège et je me rappel avoir dû le lire pour le cours de français. Honnêtement, je ne l'avais pas lu de manière assidue et je ne me rappel en rien l'histoire.
Je vais essayer d'entamer une série de lectures, basée sur des ouvrages de Goethe et Thomas Mann, et je tâcherais de finir ainsi parlait Zarathoustra en cours de route.
J'ai encore tellement de livres en attente ...
(dont romans terrifiants ( composé de : Le chateau d'Otrante , Le moine, Les élixirs du diable, Melmoth ou l'homme errant ... ), Le chateau des Carpathes de Jules Verne, et bien d'autres )


Que les adolescents peuvent être sauts et ignares ! Je l'ai été moi-même à l'époque et ils le sont doublement à l'heure actuelle. Lorsqu'on a voulu me faire lire Les souffrances du jeune Werther, je me suis forcé à le feuilleter dans ses grandes lignes, n'en retenant rien, sautant la préface et passant à coté de quelque chose de bien plus intéressant et enrichissant que purent l'être les distractions de l'adolescence.

Je viens d'en finir avec sa préface et j'en suis ravi. Il est question de Nietzsche, de psychanalyse bien avant lui et Freud, du génie de la création, de la littérature française, britannique et allemande, et il est question d'un livre de Fréderic II de Prusse que j'ai, par curiosité, acheté il y a 6 mois, avec un lot de livres anciens datant du XVIIIème et du XIXème, mais que je n'avais pas encore lu. Que de coïncidences !



Voila le livre en question. C'est ce que je possède de plus ancien. L'édition date de 1789.
Je le lirais par la suite.


Voila quelques citations tirées de la préface :


 "Que de fois j'ai maudit les pages insensées
  Que par le monde envoya ma juvénile douleur!
  Werther aurait été mon frère et je l'aurais tué
  Que ne me persécuterait pas d'avantage son spectre vengeur."


 "Ce que vous appelez productivité, n'est-ce pas ce qu'on nomme aussi génie ? - Cela se ressemble en effet [...] Voyez Mozart, voyez Raphaêl, voyez Byron."

Il est tant pour moi d'attaquer ce livre.

Mise à jour 19/11/2010 :

Encore une nouvelle coïncidence. Je viens d'achever Mélusine et voila que Goethe y fait référence. De plus ce livre est totalement dans mes cordes étant donné qu'il traite de la peinture et de la poésie.

Mise à jour 22/11/2010 :

Lequel d'entre vous n'est pas hanté ou hypnotisé par sa propre Charlotte? N'y a-t-il pas dans votre entourage un être si pur, si beau et si inaccessible que sa seul vision vous transit d'effroi?
Allez! à d'autres.

Cette histoire d'amour nous touche au plus profond de notre être. (encore faut-il être sensible aux passions les plus fugaces). Goethe est un bien bon auteur, mais pas seulement, il est avant tout un homme qui a su s'ouvrir au monde en se laissant submerger par sa toute puissance.

Je ne vais pas revenir sur le contenu de l'histoire, et toute tentative de résumé n'aboutirait qu'à une pâle copie sans intérêt.

Je note également quelque chose de tout à fait intéressant, à savoir, de nouvelles prémisses quant à l'idée d'inconscient. En effet, après Nietzsche et son approche pré-freudienne de la psychanalyse et de l'inconscient, c'est au tour de Goethe qui, quant à lui, évoque de manière superficielle l'idée d'une force sous-jacente limitant le champs d'action de l'Homme dans le domaine des sentiments. A croire que Freud n'a su que nommer un concept pré-existant afin d'en tirer profit.

Personnellement,  je pense que cette idée d'inconscient découle de la pensée romantique visant à mettre en avant la petitesse de l'Homme face à la toute puissance du monde et de la nature.

Mise à jour 26/11/2010 :

"Il mourut à midi"
Un chef d'oeuvre! que dire de plus. C'est comme si chacun de ses mots m'était destiné. Je le comprend, oh oui! je le comprend. Que d'exaltations des sentiments, que de belles descriptions, que d'amour et que de vie. Ce n'est pas là l'oeuvre d'un fou ou d'un ermite hermétique à la vie, à ses joies et ses peines, mais celle d'un homme sensible, fragile, en proie aux passions les plus ardentes.
Doit-on en vouloir à Charlotte? Doit-on le blâmer?
Libre à vous d'en juger. Cette forme de délivrance est tout à fait compréhensible et il ne faut pas la diaboliser. La vie est la seule chose que nous possédons et si l'on ne peut s'en satisfaire en ne pouvant la vouer à sa Charlotte et qu'en plus il nous est impossible de pleinement nous réaliser, alors dans ce cas, rien ne peut nous retenir sur cette Terre.

Quelques citations :

"Ah! ce que je sais, tout le monde peut le savoir ; mais mon coeur n'est qu'à moi."

"De bonne foi, il est plus aisé de mourir que de supporter avec constance une vie pleine de tourments"

"Eh! mon ami, si faire des efforts est une preuve de force, pourquoi pousser l'effort à l'extrême serait-il le contraire?"

"c'est seulement dans la mesure où nous partageons les sentiments d'autrui que nous sommes qualifiés pour juger une chose."

"La première impression nous trouve dociles, et l'homme est fait de telle sorte qu'on peut lui persuader les choses les plus extraordinaires ; mais aussi cela se grave aussitôt dans sa tête, et malheur à celui qui voudrait l'effacer et le détruire!"


"tous les hommes extraordinaires qui ont fait quelque chose de grand, quelque chose qui semblait impossible, ont dû de tout temps être déclarés par la foule ivres et insensés.
Et, dans la vie ordinaire, même, n'est-il pas insupportable d'entendre dire, presque toujours, quant un homme fait une action tant soit peu hardie, noble et inattendue : "Cet homme est ivre, il est fou." Rougissez, vous les tièdes, rougissez, vous les sages!"


"Vous autres hommes, m'écriai-je, vous ne pouvez parler de rien sans dire tout d'abord : Cela est fou, cela est sage, cela est bon, cela est mauvais! Qu'est-ce que tout cela veut dire? Avez vous approfondi les véritables motifs d'une action? Avez vous démêlé les raisons qui l'ont produite, qui devaient la produire? Si vous aviez fait cela, vous ne seriez pas si prompts dans vos jugements."


"Tout dans cette vie aboutit à des niaiseries ; et celui qui, pour plaire aux autres, sans besoin et sans goût, se tue à travailler pour de l'argent, pour des honneurs, ou pour tout ce qu'il vous plaira, est à coup sûr un imbécile."


 Cet ouvrage est un savant mélange de génie, de déception, d'amour, de nostalgie et de liberté, au cours duquel on voit apparaitre et évoluer le désespoir et la volonté de mourir. (Rappelons nous le pessimisme Schopenhauerien) Une très belle histoire d'amour pleine de sincérité, que dire d'autre?

2 commentaires:

  1. J'ai lu ce livre il y a quelques années déjà et il m'a bouleversé: c'était la première fois que je me sentais si proche d'un personnage, comme s'il pensait à ma place et me faisait ouvrir les yeux sur ma façon d'être. C'était une belle expérience.

    Je te souhaite une bonne lecture, j'espère que tu apprécieras :)

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  2. Merci bien :)
    Les descriptions, les sentiments, les subtilités du langage liées à une certaine spontanéité... tout y est.
    Je pense que j'irais jeter un oeil dans les livres cités dans la préface et qui sont influencés par l'histoire de Werther. J'ai seulement peur d'arriver trop vite au bout.

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